L’élection présidentielle mexicaine en juin 2024

Aujourd'hui, focus sur l'élection présidentielle qui aura lieu le 2 juin afin de remplacer Andrés Manuel López Obrador dit AMLO élu en 2018 sous les couleurs de son parti Morena.


Le bilan du président sortant, de centre-gauche, est plutôt bon, rythmé par sa volonté d'assurer l'indépendance de son pays par rapport au grand voisin US (notamment énergétique avec la relance de la CFE en charge de l'électricité et de la PEMEX en charge du pétrole), de favoriser le mexicain lambda par rapport aux conglomérats (forte augmentation du salaire minimum, facilitation de la création de syndicats, suppression de contrats informels, extension du régime social, projet de réforme du temps de travail, austérité gouvernementale) et d'accélérer la lutte contre la corruption institutionnelle et le capitalisme de connivence. Autant dire qu'il a eu contre lui toutes les grandes fortunes mexicaines ainsi que le Département d'Etat américain !

Son plus gros échec est celui concernant la lutte contre la criminalité des cartels malgré la création d'une Guardia Nacional de 100.000 hommes en mars 2019.

3 candidats se détachent particulièrement pour cette élection, dont 2 femmes. Pas si mal pour un pays réputé extrêmement machiste !


👉 𝐂𝐥𝐚𝐮𝐝𝐢𝐚 𝐒𝐡𝐞𝐢𝐧𝐛𝐚𝐮𝐦 𝐏𝐚𝐫𝐝𝐨 : ancien chef du gouvernement de Mexico,  elle est la candidate de l'alliance entre Morena, le Parti travailliste (PT) et le Parti Écologique Vert du Mexique (PVEM). Largement favorite avec 57% des intentions de vote.

En 2018, elle a quitté le poste de chef du gouvernement pour participer au référendum interne proposé par Morena, qui a défini qui dirigerait la coordination nationale des comités de la "Quatrième transformation", un projet qui vise à poursuivre les orientations fixées sous l'administration AMLO. Après avoir remporté ce référendum en octobre 2023, Sheinbaum est devenu le seul candidat de la coalition et le successeur désigné du président sortant.

Ses propositions majeures sont la continuité de la discipline budgétaire et financière, l'expansion des programmes sociaux (bourse universelle, gratuité des soins infantiles, création de 154 cliniques), la continuité des mégaprojets d'infrastructure gouvernementale en cours, la sécurisation des ressources hydriques, l'élections des magistrats et le renforcement de la Guardia Nacional, l'investissement dans le sud et sud-est du pays.


👉 𝐗𝐨́𝐧𝐜𝐡𝐢𝐭𝐥 𝐆𝐚́𝐥𝐯𝐞𝐳 : Sénatrice, est le candidat de la coalition Fuerza y Corazón pour le Mexique, composée du Parti National d'Action (PAN), Parti Révolutionnaire Institutionnel (PRI) et Parti de la Révolution Démocratique (PRD) pour la Présidence de la République, une coalition très marquée à gauche, 2 des 3 partis étant membres de l'Internationale Socialiste. Elle dispose d'un socle solide de 32% des intentions de vote. Etrangement, elle se propose de collaborer très étroitement avec les plus gros conglomérats du pays, dont les dirigeants sont à l'opposé de ses propositions les plus marquées.

Ces dernières portent sur une forte augmentation de l'interventionnisme étatique, notamment la création d'un système de santé complet (Mi Salud, cousin de l'Obama Care), à retirer les forces armées des travaux publics et les réorienter sur la lutte contre la criminalité, ainsi que l'augmentation du nombre et des avantages des enseignants. Ses autres propositions majeures consistent à créer une méga-prison sur le modèle Salvadorien, respecter le programme "Net Zéro" de l'ONU et allouer 5.000 pesos mensuels aux femmes vulnérables.


👉 𝐉𝐨𝐫𝐠𝐞 𝐀́𝐥𝐯𝐚𝐫𝐞𝐳 𝐌𝐚́𝐲𝐧𝐞𝐳 : ancien député du PRI, engagé jusqu'à il y a quelques semaines pour diriger la campagne de Samuel García à la présidence de la République, les péripéties au sein du parti Movimiento Ciudadano (MC), sans option claire de candidat final, ont fini par le désigner comme le candidat de la course présidentielle contre Claudia Sheinbaum et Xónchitl Gálvez.

Clairement outsider avec 7% des intentions de vote, Jorge Alvarez Maynez cherche ainsi à représenter ce que MC a défendu ces derniers temps: la jeunesse contre ce qu'ils définissent comme “la vieille politique”.

Il présente 32 propositions gouvernementales dont les majeures portent sur : la démilitarisation de la sécurité publique, l'autonomie du pouvoir judiciaire, la réglementation de la consommation de marijuana, un système de retraite universel, un revenu minimum garanti, un système de soins accrus pour les personnes vulnérables, l'accès aux services bancaires et de crédit aux citoyens, l'accélération de la transition énergétique vers les énergies renouvelables, la suppression de la gratuité des manuels scolaires et une modification importante des programmes éducatifs.


Voilà, j'espère que ce panorama rapide sur l'élection d'une des 15 premières économies mondiales vous aura intéressé !

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